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Comment sensibiliser vos employés aux risques du travail dans le BTP

En France, le secteur du BTP est un secteur fortement à risques. En effet, on y recense un très grand nombre d’accidents de travail : pas moins de 86 886 en 2017, d’après les sondages effectués par la Caisse Nationale de l’Assurance Maladie. Ce chiffre exorbitant peut facilement être expliqué par la nature dangereuse du métier d’ouvrier en BTP. Outre les accidents de travail, on remarque également une forte croissance des maladies professionnelles. Pour faire face à tous ces problèmes, il est devenu important d’améliorer l’organisation du travail, de sensibiliser les ouvriers et de mettre en place des mesures de prévention du risque professionnel.

Généralités sur les risques professionnels dans le BTP

Les accidents fréquents dans le BTP

Pour pouvoir proposer des solutions efficaces face aux risques professionnels encourus par les ouvriers en BTP, il est tout d’abord nécessaire d’identifier les principales causes des accidents.

La majorité des accidents de travail surviennent lors d’une manutention manuelle. Après cela, on retrouve les chutes de hauteur. Et enfin, un bon pourcentage (15%) des accidents de travail surviennent à la suite de l’usage des outillages.

Les risques liés au secteur du BTP handicapent très fortement ce secteur en raison du fait que les accidents qui s’y produisent sont plus importants et sont plus lourds de conséquences que dans d’autres secteurs d’activité. De plus, à cause du caractère complexe et très physique de ce travail, les ouvriers sont également très sensibles aux maladies professionnelles.

Bien que ces maladies ne soient pas mortelles, elles empiètent néanmoins sur les journées de travail des ouvriers. Cela génère ainsi un manque à gagner, que ce soit pour les entreprises en BTP ou pour les ouvriers.

Les accidents de travail dans le secteur du BTP en chiffres

Les ouvriers en BTP constituent 8,08% des salariés inscrits au sein du Régime Général de la Sécurité Sociale. Pourtant, le BTP est celui qui compte le plus fort taux d’accidents de travail en France. En 2017, ce taux correspondait à :

  • 13% pour les accidents avec arrêt de travail ;
  • 16% pour les accidents avec incapacité permanente ;
  • 16% pour les maladies professionnelles ;
  • 20% pour les accidents mortels.

Si en 2017 le nombre d’accidents correspondait à 86 886 cas, ce chiffre a grimpé de 1,9% en 2018 avec 88 531 cas d’accidents professionnels. Toutefois, les causes restent les mêmes : les manutentions manuelles (48%), les chutes de hauteur et de plain-pied (31%) et l’usage des outillages (15%).

L’impact économique lié aux accidents de travail en BTP

En 2017, on a pu constater un cumul de près de 8,2 Millions de journées d’incapacité temporaires indemnisées dans le secteur du BTP. Ce chiffre correspond à au moins 32 000 journées de travail perdues pour chaque jour ouvré. Cela représente un coût direct de plus d’1 Milliard €, dont les deux tiers sont causés par les chutes de hauteur et les manutentions. Toutefois, en coût indirect, ces accidents coûtent bien plus chers : environ 4 Milliards € par an.

La chasse aux risques INRS : Evaluation des risques principaux

Face à ce taux élevé d’accidents de travail, il est devenu nécessaire d’évaluer les risques et de mettre en place une démarche de prévention adaptée. Les Accueils Sécurité ont d’ailleurs été mis en place pour assurer la santé  et la sécurité au travail des ouvriers en BTP. Il est possible de lire l’article sur le sujet pour en savoir plus sur cette chasse aux risques INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité).

Cependant, les principes généraux liés à la prévention doivent tenir compte des spécificités du secteur du BTP. Cette politique de prévention passe notamment par l’identification des principales sources de risques professionnels sur un chantier telles que :

  • Les risques de manutention : Des postures de travail pénibles, la manutention de charges lourdes, des gestes répétitifs… Différents dangers auxquels les ouvriers sont constamment confrontés et qui sont susceptibles d’entraîner des troubles musculo-squelettiques. Ce risque n’est pas anodin puisqu’il représente près de 50% des accidents du travail ;
  • Les risques relatifs aux déplacements : Un chantier de construction peut être soumis à de mauvaises conditions de circulation. Cela a alors pour cause de nombreuses chutes de plain-pied des ouvriers en BTP, environ 1 accident sur 5. Ces accidents de trajet correspondent ainsi à 5 % du nombre total de sinistres survenus sur un chantier de construction ;
  • Les risques des travaux en hauteur : Les chutes représentent 18 % des accidents du travail dans le BTP et sont à l’origine d’un bon nombre de décès ;
  • Les risques liés aux outillages : Plusieurs types de machines utilisées sur un chantier présentent un danger potentiel pour les ouvriers. Cela peut concerner les machines manuelles (scies, marteau, etc.), électroportatives (Perceuse, meuleuse, etc.) ou pneumatiques (Perforateur, brise-béton, etc.). Ce type d’accident présente d’ailleurs un pourcentage de 16% des accidents de travail du secteur du BTP ;
  • Les risques liés à la consommation de substances psychoactives : Selon une étude de l’INPES réalisée en 2012, le BTP serait le secteur le plus concerné par la consommation d’alcool sur le lieu de travail. Aujourd’hui encore, 10 à 20 % des accidents du travail, tous secteurs confondus, sont causés par l’abus de l’alcool ;
  • Les autres natures de risques : Bien que les risques précités soient les plus fréquents dans le secteur du BTP, il ne faudrait tout de même pas négliger les autres dangers potentiels. On peut par exemple citer les risques chimiques, les risques psychosociaux, etc. Autant de problèmes qui nécessitent des mesures de prévention strictes et efficaces.

Mettre en place un plan d’actions pour la gestion des risques

Afin de réduire les risques professionnels en BTP, l’INRS propose aux ouvriers d’établir un plan d’actions en matière de prévention. Ce plan d’actions sera alors composé de 7 étapes clés :

  • L’évaluation des risques : Qui consiste à étudier chaque projet de construction afin de garantir la meilleure protection individuelle des ouvriers ;
  • La concertation et la coordination des parties concernées : Il est à savoir que les problèmes sur un chantier sont bien souvent causés par un manque d’organisation. Pour prévenir les risques de ce genre, il est primordial d’assurer la coordination de chaque partie concernée par le projet. Un document unique regroupant les bonnes pratiques et les conditions de travail doit alors être émis ;
  • L’établissement et la diffusion des documents de prévention : Les documents à fournir diffèrent selon la nature et l’ampleur du chantier de construction. Si le plan de prévention consiste au minimum légal dans le secteur, il sera parfois nécessaire de mettre en place un Plan Général de Coordination de Sécurité et de Protection de la Santé au travail (PGCSPS), un Dossier d’interventions Ultérieures sur l’Ouvrage (DUO) et des plans spécifiques d’hygiène et de sécurité. Sans oublier les Plans Particuliers de Sécurité et de Protection de la Santé.
  • La révision de l’organisation des chantiers : Implantation du chantier, circulation des ouvriers, organisation des flux, déplacement des engins… Tous ces éléments doivent être planifiés avant d’entamer les travaux ;
  • L’adoption des bonnes pratiques ;
  • L’assurance quant au respect des règlementations en vigueur ;
  • La mesure et la surveillance des risques professionnels.

 

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